- trop-plein
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1 ♦ (Sens abstrait) Ce qui est en trop, ce qui excède la capacité, les possibilités. ⇒ excédent, excès, surplus. Épancher le trop-plein de son cœur, de son âme : exprimer les sentiments que l'on ne peut garder en soi (cf. Vider son cœur). « Répands alors le trop-plein de ton amour, la surabondance de ta charité » (A. Arnoux). Un trop-plein de vie : une surabondance de vie, d'énergie qui veut être employée.2 ♦ (1743) Ce qui excède la capacité d'un récipient, d'un contenant; ce qui déborde. Vider le trop-plein d'un vase. Des fermes « qui recevaient le trop-plein des eaux des domaines de madame Graslin » (Balzac).3 ♦ (1863) Techn. Dispositif servant à évacuer, réservoir destiné à recevoir un liquide en excès (lorsqu'il atteint un niveau déterminé). ⇒ dégorgeoir, déversoir, puisard. Le trop-plein d'un barrage. Des trop-pleins.Synonymes :- excédenttrop-pleinn. m.d1./d Ce qui excède la capacité d'un récipient, ce qui en déborde.d2./d Fig. Ce qui est en excès, en surabondance. Un trop-plein d'énergie.d3./d TECH Dispositif qui sert à évacuer un liquide en excès dans un réservoir. Des trop-pleins.⇒TROP-PLEIN, subst. masc.A. — Excédent de la capacité d'un récipient. Synon. surplus.1. [Le contenu est un liquide] La fonte, en élargissant tout à coup l'orifice du four muré de pierres trop peu réfractaires, a fait irruption, et le trop-plein a jailli par-dessus les bords (NERVAL, Voy. Orient, t. 3, 1851, p. 186). Prises au-dessous de la surface glacée, puis, conduites par l'ancien déversoir, elles [les eaux] conservaient leur liquidité et arrivaient à un réservoir intérieur, qui avait été creusé à l'angle de l'arrière-magasin, et dont le trop-plein s'enfuyait par le puits jusqu'à la mer (VERNE, Île myst., 1874, p. 188).— [La nature du contenant est précisée par un compl. déterminatif] Trop-plein d'un bassin, d'un canal, d'une citerne, d'un étang, d'un réservoir. Un matin qu'il était venu tirer de l'eau au puits banal de la villa Bon-Abri, il avait fait la connaissance du musicien Stephen Hour, son voisin, en lui inondant les souliers du trop plein de ses arrosoirs (COURTELINE, Linottes, 1912, I, p. 7).— Canal de trop-plein. ,,Canal évacuant le trop-plein d'un barrage réservoir, d'un étang, etc.`` (COLAS-CAB. 1968).2. P. ext. Excès, surabondance, surplus.a) [À propos de choses] C'était (...) un magasin de nouveautés (...). Il y avait là, au plein air de la rue, sur le trottoir même, un éboulement de marchandises (...) le magasin semblait crever et jeter son trop-plein à la rue (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 391).b) [À propos de pers.] Le trop-plein des prisons de Barcelone (SAND, Hiver à Majorque, 1842, p. 66). Dans une chambre où l'on a déjà renfermé cinq ou six prisonnières, car la maison est encombrée. En vain elle verse chaque jour son trop-plein (...) à la guillotine (A. FRANCE, Étui nacre, Anecd. Fl. An II, 1892, p. 288).3. Au fig. [Dans le domaine de la vie physique ou affective de l'individu] Débordement, profusion.a) [Le compl. déterminatif désigne une manifestation du comportement, de la sensibilité, un affect] Trop-plein d'amour, d'énergie, de foi, de passion, de vie. À cette fin de 1811, la paix de l'Empire était ou semblait profonde; les esprits, reposés depuis des années, n'attendaient qu'une occasion pour dépenser leur trop-plein de santé et de force (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 6, 1852, p. 479). Il s'efforce de se tarir, de se désencombrer, de s'évider. Il dégorge son trop-plein de moi (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 160).b) [Le compl. déterminatif désigne le siège de la vie, de la pensée, des émotions] Trop-plein de l'esprit. Charlotte (...) n'a pas assez pleuré pour le trop-plein de son cœur (A. DAUDET, Jack, t. 2, 1876, p. 130).B. — TECHNOL. Dispositif destiné à évacuer un liquide en excès. Synon. déversoir. Trop-plein d'un appareil de chauffage central, d'un radiateur d'automobile. [Dans la machine à tremper les bouteilles] (...) toute matière grasse restant à fleur de l'eau sort par un trop-plein (BRUNET, Matér. vinic., 1925, p. 475). Le vidage se fait à l'aide d'un clapet qu'actionne un bouton. À ce vidage par le fond peut se joindre un vidage de surface à l'aide d'un trop-plein. Une canalisation conduit l'eau usée à l'égout ou au puisard (Lar. mén. 1926, p. 1169).— HYDROL. Réservoir pour recevoir un liquide en excès. Canal, lac, nappe de trop-plein. Le trop-plein peut aussi être constitué par un déversoir (COLAS-CAB. 1968).Prononc. et Orth.:[
], [
-]. Att. ds Ac. dep. 1835. COURTELINE, loc. cit., sans trait d'union. Plur. trop-pleins ds Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1. 1671 fig. « excès, surabondance » (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 315: le trop-plein de la tendresse que j'ai pour vous), attest. isolée; 1790 (MIRABEAU, 27 août ds LITTRÉ et BRUNOT t. 10, p. 63: le trop-plein [...] des assignats); 2. a) 1740 « quantité de liquide ou de matière qui excède la contenance d'un récipient » (DU PLESSIS, Descr. géogr. et hist. de la Haute-Normandie, t. 2, p. 21: le ruisseau [la Renelle, à Rouen] n'est plus aujourd'hui que le trop-plein des Fontaines); b) 1864 « dispositif destiné à évacuer le liquide excédentaire » (L'Année sc. et industr., 8e année, p. 287: l'eau de mer [...] s'échappe par un trop-plein placé dans un coin du réservoir); 1872 spéc. « puisard creusé auprès d'une citerne » (LITTRÉ); 1956 géogr. lac de trop-plein (BAULIG, n° 177). Comp. de trop et de plein. Fréq. abs. littér.:111.
trop-plein [tʀoplɛ̃] n. m.ÉTYM. 1671, Mme de Sévigné, trop-plein de tendresse; de trop, et plein.❖1 (Sens abstrait). Ce qui est en trop, ce qui excède la capacité, les possibilités. ⇒ Excédent, excès, surplus. || Épancher le trop-plein de son cœur, de son âme : exprimer les sentiments que l'on ne peut garder en soi. || Un besoin d'expansion et un trop-plein de vie (→ Aveugle, cit. 25), un besoin d'agir, d'utiliser son énergie. || Des trop-pleins d'énergie.1 — Répands alors le trop-plein de ton amour, la surabondance de ta charité.A. Arnoux, Suite variée, « Deux contes pour Noël », II.2 (1743, Trévoux). Ce qui excède la capacité d'un récipient, d'un contenant; ce qui déborde. || Vider le trop-plein d'un vase : le survider. || Trop-plein d'un réservoir. || Trop-plein d'une mesure. ⇒ Comble.2 La ferme de Gérard, celle de Grossetête et celle de Fresquin, qui recevaient le trop-plein des eaux des domaines de madame Graslin, furent élevées sur le même plan et régies par les mêmes méthodes.Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 730.3 Paris, serré par la défense insensée qu'on fit de bâtir au dehors, vomissait le trop-plein dans un camp misérable, un Paris de toile et de planches (…) qui couvrait la banlieue.Michelet, Hist. de France, t. XVIII, p. 70.4 Mais rien n'était plus facile que de creuser un fossé, large et profond, qui serait rempli par les eaux du lac, et dont le trop-plein irait se jeter par une seconde chute dans le lit de la Mercy.J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 388.3 (1863, Année sc. et industr. 1864, p. 287). Techn. Dispositif servant à évacuer, réservoir destiné à recevoir un liquide en excès (lorsqu'il atteint un niveau déterminé). ⇒ Déchargeoir, déversoir, puisard, tuyau (d'évacuation). || Trop-plein d'une citerne, d'un barrage… || Des trop-pleins. — Géol. || Lac de trop-plein, « qui reçoit une partie du débit d'un cours d'eau à la crue et la restitue à la décrue » (Baulig).
Encyclopédie Universelle. 2012.